Enquête-express : Côte d Ivoire - Baisse du coût du transport : quelle effectivité ?
Le Haut conseil du patronat des entreprises de transports routiers de Côte d Ivoire annonçait, le mardi 26 juillet 2016 à Abidjan, la baisse du coût du transport de 10 à 30 % dans le pays, à partir du 1er août 2016. Trois jours après cette décision saluée par tous les Ivoiriens, nous avons cherché à savoir si cet engagement avait été respecté. Le mardi 26 juillet dernier nous avions appris avec satisfaction, comme l ensemble des Ivoiriens, que le prix du transport en commun en Côte d Ivoire allait connaître une baisse de façon générale. D autant plus que le prix du gasoil s est stabilisé depuis plusieurs mois à 570 FCFA/litre. Notre joie était plus grande d autant plus que la baisse annoncée oscillait entre 50 et 200 F CFA sur les différents tarifs de la capitale économique. Quant aux lignes d Abidjan vers l intérieur, les nouveaux tarifs varient entre 1000 et 2000 F CFA. Par exemple, le trajet Abidjan-Korhogo passe de 10 000 à 8 000 F CFA, soit une baisse de 2000 F CFA. Qui plus est, ces nouveaux tarifs étaient censés entrer en vigueur dès ce lundi 1er août. Même si la réalité à la date susmentionnée était que les prix n avaient pas changé, nous espérions qu à ce jour les choses iraient dans le bon sens.
Et ce mercredi matin, comme d habitude, nous cherchons un moyen de transport pour nous rendre à notre lieu de travail. Habitant la commune d Adjamé, notre rédaction se trouve à Cocody-Angré. De ce fait, nous décidons d emprunter un mini-car (Gbaka) pour effectuer la moitié du chemin et un taxi communément appelé Wôrô-Wôrô. Que constatons-nous ? « Monsieur, c est le prix ! » Nous sommes invités à payer l ancien prix c est-à-dire 200 F CFA. Renseignement pris, on nous rétorque que « monsieur, c est le prix ». Quid de la décision de réduction ? Ils ne se sentent pas concernés. Qu à cela ne tienne, nous espérons que la suite de la route sera moins périlleuse. A l étape des taxis communaux, c est le même scénario. Pas un centime de moins sur le coût du transport. Et là, notre chauffeur ne prend même pas la peine de nous répondre lorsque nous nous plaignons. Nous méditions alors sur cette pensée qui dit que : une chose est de prendre une décision et une autre est de l appliquer. A notre grand regret, trois jours après la date indiquée, la réduction du coût du transport annoncée par le Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d Ivoire (HCPETR-CI) n est pas appliquée.
Et les longs trajets de l intérieur du pays sont toujours au même prix. « On attend le feu vert de la direction à Abidjan. Dès qu elle donne son OK, nous, on va appliquer », déclarait à un confrère le chef du service courrier de la compagnie ST à Séguéla, Diabaté Ali. C est dire que le ticket pour Abidjan-Séguela demeure à 6 000 francs C FA. Les syndicats indexés « Moi je suis d accord pour diminuer les prix, mais le syndicat qui est responsable de notre gare nous a interdit de le faire à cause de son droit de chargement, parce qu il dit qu il ne va rien enlever sur le prix de son chargement », explique un conducteur ayant requis l anonymat. La réduction n est pas encore effective partout en Côte d Ivoire car à l évidence, certains syndicats refusent de se rallier à la décision prise par le Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier du pays. Le même constat a été établi par le directeur du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d Ivoire (HCPETR-CI) M. Ibrahim Diaby, affirmant « qu il y a encore des réglages à faire dans ce processus ».
Tout n est pas sombre Toutefois et fort heureusement d ailleurs, certains transporteurs ont décidé d appliquer ces nouveaux prix. Selon une source, les taxis-communaux de Koumassi sont en phase avec les nouveaux coûts. Il nous a révélé qu une réduction de 50 F CFA a été faite sur les tarifs de la ligne Marcory-Koumassi. Ceux de Lakota, selon une autre source, ont convenu d une baisse de 100 francs. Espérons que tous les transporteurs s accordent et appliquent les nouveaux prix pour le bonheur des Ivoiriens. Et pour cause, les populations ne cessent de crier leur ras-le bol quant à la cherté de la vie.
Franck K
