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Exclusive/Interview : Thierry Coffie, SG du COMICI fait des révélations depuis Paris

Joint par Abidjanshow.com mardi 25 novembre 2025, Thierry Coffie, Secrétaire général du Comité Miss Côte d'Ivoire (COMICI) s’est exprimé depuis Paris sur les coulisses de la 74e édition de Miss Univers organisée en Thaïlande. Sans oublier d’expliquer comment l’idée de la renonciation d’Olivia Yacé a été arrêtée.

Avant le début de la soirée, aviez-vous quelques bribes d’informations sur le top 5 ou bien aviez-vous soupçonné en coulisses que quelque chose n’allait pas, avec les démissions des jurés Claude Makelele et Oumar Harfouch ?

— Non, on n'avait aucune information. Nous sommes aussi organisateurs, donc on sait comment se passe ce type d’événement. Personne ne peut savoir le résultat à l’avance excepté le jury. Par contre, il y a toujours des spéculations. Et en l’occurrence c’étaient des pronostics d’amateurs, des créateurs de contenus, du grand public, etc. Nous, on regardait ce qui se passait. Néanmoins, on était sûrs d’être dans le top 30, eu égard aux entraînements, au travail qui a été fait en amont. On avait cette certitude là. Mais après pour le top 12 et le top 5 on ne peut être sûr de rien, car il y a l’étape des entretiens par exemple, des pitchs, etc. Il y avait quand même plus de 120 filles ! A la vérité, personne ne peut être sûr de ce qui va se passer.

A l’issue du verdict, qu'avez-vous ressenti personnellement ?

— A notre niveau, ce n’est pas une question d’émotions, ce sont des réflexions. Car nous avons pensé que la 4e place n’était pas méritée. On se base vraiment sur les performances, là c’est factuel. Le fait est qu’il y a eu des allégations de jurés que le monde entier a pu voir. Tous ces scandales n’ont rien à voir avec les émotions. La plupart des filles ont renoncé à leurs titres. Ça a été le cas pour la Thaïlandaise, la Philippine, la Chinoise qui n’était pas choisie au départ…

La décision de renoncer à la couronne de Miss Universe Africa & Oceania est à l’initiative d’Olivia ou du COMICI ?

— C’est la principale intéressée, Olivia Yacé, qui n’avait pas envie de porter ce titre. Elle nous l’a clairement fait savoir. Nous avons pris acte, même si nous lui avons demandé de prendre un temps de réflexion. Car nous étions partagés. On était dans une situation de 50/50. D’où notre premier communiqué, qui annonçait que la décision finale serait rendue après concertation. Les filles ont discuté entre elles. Certains pays se sont même retirés quand les incidents se sont multipliés. Olivia a décidé, après ce qu’on a pu constater, de ne pas poursuivre le mandat. Et notre rôle, en tant qu’organisateur, était de l’accompagner, pas d’interférer dans ses choix. Ce que nous avons fait.

Pourquoi avoir accepté le titre avant de changer d’avis ?

— Dans un premier temps, nous (le Comité Miss Côte d'Ivoire : ndlr), avons accepté le résultat. Par la suite, on a eu des discussions au vu de tout ce qui s’était passé. C’est Olivia Yacé qui nous a fait savoir qu'elle ne pouvait pas garder le titre de Miss Universe Africa & Oceania pour des questions de convenance. C’est donc la principale intéressée qui n’avait plus envie de porter ce titre. Elle nous l’a dit. On en a pris bonne note. Notre rôle est de la soutenir et de l'encadrer. La décision lui revenait. Les filles ont échangé entre elles, après tout ça. Certaines se sont retirées comme je l’ai dit. Nous avons donc accepté le choix d’Olivia de ne pas continuer.

Il n’empêche que le président Raoul Rocha en a remis une couche, en mettant en avant un argument de visa au niveau du choix des vainqueurs…

— Nous espérons que ce n’est qu’une fake new, il y a l’intelligence artificielle maintenant. Mais apparemment, il a fait un démenti sur le fait que ce n’était pas dirigé contre Olivia Yacé et la Côte d'Ivoire. Sans pour autant dire le contraire de ce qui a été affirmé. Pour le choix final de cette édition, je pense qu’il doit y avoir d’autres raisons. Je parle des faits que j’ai pu voir, et il y a eu vraiment beaucoup de choses. Tout cela a été rendu public. Il y a eu une sorte de favoritisme. Le climat général n’était pas professionnel.

Le concours existe depuis bien longtemps quand même ?

— Oui, mais l’équipe actuelle est récente. A peine deux ans qu’elle est installée. Et le CEO (l’homme d’affaires Raoul Rocha est actuellement au cœur d’une tempête médiatique et fait l’objet d’une inculpation par les autorités fédérales mexicaines pour son implication présumée dans des activités criminelles : ndlr) est là depuis un an environ. Le constat général qu’on a fait est que l’équipe n’a pas appliqué correctement les règles et la déontologie. Le modus operandi n’était pas conforme, ç’a manqué de professionnalisme.

Avec du recul le COMICI regrette-t-il sa participation ?

— Déjà, je voudrais rappeler qu'il n'y a pas encore eu d’événements au plan international où la Côte d'Ivoire a fait autant l’unanimité. Pas même au football ! De ce fait, nous sommes fiers d’avoir vu la plupart des pays du monde prendre fait et cause pour notre pays. Nous n’avons pas de regrets. La Côte d'Ivoire ne doit avoir honte de rien du tout ! Je crois aussi que c’est une leçon pour tout le monde. Cet événement va permettre aux gens de prendre conscience du fait que les choses ont changé et l’Afrique aussi. Ça doit permettre d'instaurer des règles très claires dans ce type de compétitions à l’avenir. C’est une expérience enrichissante. Rassembler les peuples comme on a pu le voir autour de la Côte d'Ivoire, c’est également le rôle de la culture.

Quelle va être la suite, des concertations avec les autres comités nationaux en vue des prochaines éditions ?

— Les comités sont en contact. Tout va se décider le moment venu, car chacun va se remettre en question. Les autres concours prendront la mesure de ce qui s’est passé. Le cas de la Côte d'Ivoire fera date. Nous, on a exprimé ce qui nous préoccupait. Après, c’est un concours très célèbre. Normalement, si tout est rectifié et que nous avons des gages, notre participation se fera. Je pense qu’ils feront des réglages. Si tout est fait dans les règles de l'art, nous participerons. Sinon, il y a d’autres concours.

Qu’aimeriez-vous dire pour terminer ?

— De plus en plus, les concours de beauté ont pris de l’ampleur et mobilisent de grandes marques et sponsors dans le monde. Ce sont des compétitions qui prennent de la valeur, un peu comme les Jeux olympiques. C'est un secteur qui se développe. Il faut que les gens s’y intéressent. Il ne faut pas prendre cette mauvaise expérience et généraliser. Ce n’est pas le concept qui est à remettre en question. Ce sont des rencontres internationales toujours profitables. Encourageons les filles à y participer. Ça peut ouvrir des portes, donner accès à des contrats avec des grandes marques. Et moi, je pense qu’Olivia va faire une bonne carrière.

Réalisée par François Yéo

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