La Chronique : Amours perdus

L’union entre l’homme et la femme est une tradition qui existe depuis la création du monde. C’est même une institution divine. A l’époque par exemple, les unions se scellaient pour l’essentiel autour de la dot constituée de présents (et de quelques têtes de bétail pour les plus fortunés) offerts par la famille du prétendant à celle de la mariée. Et l’affaire était conclue.

Mais à partir de quel moment les êtres humains que nous sommes, dans les sociétés dites modernes, avons-nous commencé à conditionner la validité de cet acte à des cérémonies civiles, avec des contrats ou actes de mariage, sous différents régimes matrimoniaux ? Que s’est-il passé entre-temps ? L’évolution de la société (des mœurs aussi), la peur de se faire flouer, les mauvaises expériences des uns et des autres, les duperies et autres arnaques aux sentiments… Bien malin qui saura, tant les raisons sont nombreuses et variées.

Si nous en sommes arrivés à prendre autant de précautions, surtout en amour où l’on est censé vivre en paix et en harmonie avec “l’âme sœur”, c’est bien parce que les valeurs ont été depuis longtemps inversées. Et aujourd’hui, personne n’aimerait se faire avoir. Un internaute partageait son opinion sur le sujet, il y a quelques jours, en écrivant ceci : «Faites un contrat de mariage. Les gens ne tiennent plus compte de leurs promesses devant Dieu. Le mariage est un pacte. Signez un contrat. Le premier qui trompe perdra tout ce qu’il possède. La première à demander le divorce avant 25 ans de mariage doit perdre 80% de ce qu’elle possède.»

Même si cela reste un avis subjectif et, donc, discutable, peut-être n’a-t-il pas totalement tort. Cependant, est-ce vraiment la solution ? Les progressistes diront qu’il faut évoluer avec son temps. Aller de l’avant. Aujourd'hui, plusieurs personnes désabusées affirment à tort ou à raison que l’amour n’existe pas... En embarquant dans les wagons du développement et de la civilisation blanche qui file à grand train vers l’inconnu, l’homme moderne a peut-être oublié l’amour véritable sur le quai. Et c'est bien dommage.

François Yéo