Toofan: Des révélations sur leurs parents!
Véritable révélation dans la catégorie de la nouvelle génération des artistes francophone Ouest Africain, le groupe Toofan fait partie des grands espoirs de la musique Africaine. Ce talentueux groupe composé de deux charmants garçons (Fatowou Kossivi alias Masta Just et Blaise Mensah dit Barabas) fait le bonheur des amoureux de la musique Africaine depuis 10 ans. Dans cet entretien accordé à Abidjanshow.com, ces jeunes qui à l origine rêvaient d être des grands footballeurs, dévoilent leurs ambitions. Et il évoquent comment est né leur amour pour la Cote d ivoire.
Barabas à propos de Masta Just:
"Au début je ne l'aimais pas...
Comment s est fait la rencontre entre Barrabas et Masta Just?
Barabas: Tout commence en 1996 dans un quartier de Lomé. Lorsque Masta Just et sa famille déménagent dans ce quartier où l on parlait essentiellement football. Avec une guitare à la main, c était du nouveau. Et moi la star de football et lui l artiste avons fait connaissance. Par la suite, les causeries ont changé dans le quartier. On parlait de moins en moins de football, mais plutôt de musique. Et ensuite nous avons décidé de former un groupe.
Pour revenir sur votre rencontre, y a-t-il une anecdote ?
Barabas: Avant l arrivée de Masta Just, j étais la star dans le quartier. Lorsqu il est arrivé avec sa guitare, il est devenu la star et je ne l aimais pas. Aussi il faisait tellement le malin avec sa guitare qu il ne voulait même pas qu on la touche. Parfois Masta se permettait de rassembler les enfants du quartier et leur jouait de la guitare. Ensuite, il décidait si les enfants devaient partir à la maison ou regarder un match de football. Une chose qui m irritait. Souvent je voulais lui balancer un caillou au visage. Chose que j ai fait une fois mais, la pierre ne l a pas touché.
Masta Just: C est comme cela que débute les vraies relations d amour. Moi je ne jouais pas au football et grâce à Barrabas aujourd hui je joue au foot. Aujourd hui nous sommes les meilleurs amis du monde et nous faisons tous ensemble. Voilà la vie et la véritable fraternité.
Pourquoi parmi tant de genres musicaux vous avez choix la variété ?
Masta Just: Dans la vie, on ne sait jamais comment l on atterrit dans quelque chose. La manière dont nous sommes venus à la musique est quand même atypique. A la base nous étions des footballeurs et nous parlions foot. C est vrai qu il y avait l école, mais les mercredis et les samedis, c était le football. Nous rêvions de devenir des footballeurs professionnels et de jouer un jour la coupe du monde. Cependant, dans le groupe de football, nous avions ce côté ambianceur. Et un jour nous avons décidé de composer un morceau pour l équipe nationale de football du Togo qui émerveillait toute une nation. Nous avons voulu regrouper dans ce titre toutes les tranches d âge (enfant, jeune et vieux). Au Togo, les enfants sont plus "amusement et ambiance". Les jeunes sont "Hip Hop" et les vieux sont "Rumba, Makossa" et bien d autres. Nous avons fait un mélange de tous ces genres musicaux et cela ne pouvait que donner de la variété musicale.
Amoureux du football, vous virez à la musique. Est-ce qu il y a un artiste qui vous a inspiré ?
Masta Just: Au départ, nous avons été inspiré par Didier Drogba et Samuel Eto o pour ce qui est du football. Cependant, pour ce qui est de la musique, nous écoutions un peu de tous à savoir Fally Ipupa, Ferre Gola, Roga Roga, Koffi Olomide, Meiway et autres. Jusqu à présent nous continuons de tout écouter car si nous voulons réussir notre mélange, il nous faut être à l écoute de tous les genres musicaux (reggae, RnB, Hip Hop et autres).
"Notre rencontre avec Jay Z, Rihanna..."
En 2006, laquelle de vos chansons vous a relevé aux mélomanes ?
Barabas: Le titre qui nous a révélé au grand public est « Eperviers Obragada ». Cette chanson ventait les mérites de l équipe nationale de football du Togo qui nous procurait de la joie à travers ses belles prouesses. Ce morceau contre toutes attentes, a cartonné et est devenu un véritable tube. Et du coup , il a été repris par tous les medias et est devenu même l hymne nationale des Eperviers du Togo.
Est-ce que vous vous attendiez à ce succès ?
Barabas: Nous ne pouvons pas vous dire que nous nous attendions à ce succès. Vous savez, la vie est devenue bizarre. L étudiant en médecine qui finit n est pas sûr de devenir médecin ou docteur. Nous avons voulu nous amuser et cela a été un boum. On essaie un autre par la suite et le résultat est le même. Alors on se dit, est ce que nous n avons pas de talent de chanteurs ?
Aujourd hui, le groupe Toofan a 10 ans de carrière. En quelques mots pouvez-vous nous résumer ces 10 années ?
Masta just: Rire! Cela serait difficile de résumer nos 10 ans en quelques mots. Mais déjà, nous avons débuté avec notre premier single « Eperviers Obragada » qui a fait un carton. Nous nous sommes rendu compte que nous avons un talent caché. Nous décidons de nous investir dans la musique et commençons à avoir des idoles telles que Magic System, Extra Musica, Papa Wemba et autres. Nous cherchons à savoir comment ces aînés ont fait pour réussir leurs carrières. On sort le premier album en décembre 2006 et le second en décembre 2007. Le troisième album sur lequel figure le titre « Déloger » lui sort en juillet 2009. Et Boum le titre rencontre un grand succès. On décide de faire le clip à Abidjan et les gens se demandent si nous sommes des ivoiriens ou des congolais. Car auparavant, la musique Togolaise n était pas connu des ivoiriens. Par la suite, plusieurs singles ont suivi « C est Magique », « Africa Ohé » et plusieurs autres. Dès lors, nous avons fait le tour de l Afrique, Usa et de l Europe, visitant pleins de scènes. En 2014, nous gagnons les MTV Awards dans la catégorie meilleure artiste francophone. Nous sommes les premiers artistes de l Afrique de l Ouest à remporter ce trophée. Ensuite il y a eu plusieurs autres nominations où nous avons fait la rencontre des grands artistes comme Beyonce, Jay Z, Rihanna et autres. Pour nous le bilan très positif.
Que préparez-vous pour vos 10 années de carrière ?
Barabas: Déjà au mois de décembre dernier, nous avons fêté nos 10 ans a Lomé lors d un concert Vip et un autre grand public. On a réuni 5 milles personnes pour le concert Vip et 10 milles pour celui ouvert au grand public. Cette année 2016, nous ouvrons les festivités aux autres pays.
Est-ce qu il y a des pays qui vous ont déjà sollicité pour ces festivités ?
Barabas: Le 14 mai nous étions à Dakar. Il y a ensuite Paris et plusieurs autres dates qu il nous faut caller.
Toujours ensemble, quelles sont les relations entre vos deux familles ?
Barabas: Entre nos deux familles, il existe une vraie complicité. Nos mères sont de bonnes s urs et sont les deux femmes fortes du quartier. Dans le quartier, la mère de Masta est très bagarreuse et la mienne aime crier.
Avez-vous d autres activités à part la musique ?
Barabas: Nous faisons de la musique en plein temps et vendons beaucoup notre image.
Vous avez fait plusieurs grandes scènes. Cependant laquelle de ces scènes vous a marqué ?
Ce qu'ils disent de leurs mamans!
Barabas: Le 26 septembre 2015, nous avons fait la scène du Central Parc à New York avec plusieurs autres grands artistes de ce monde tels que Beyonce, Jay Z et bien d autres devant 60 milles personnes. C était lors du Global Citizen Festival et c était magnifique.
Parlez-nous de votre histoire d amour avec la Cote d ivoire et le choix de ce pays pour le tournage de votre premier clip à succès ?
Masta Just: Au fait le tout premier manager du groupe Toofan était un ivoirien du nom de Honoré Yahi. Déjà en 2005, il nous disait venez faire un tour à Abidjan car à Lomé, vous avez tous cassé. Honoré avait une parfaite maîtrise du showbiz ivoirien. Et il nous a montré les rouages et inculqué cette façon ivoirienne de faire le showbiz. Nous nous sommes dit qu un jour, il nous fallait forcement passer par la Côte d Ivoire pour évoluer. Et lorsque nous sommes arrivés dans ce pays, nous avons compris que c est la plaque tournante du showbiz Africain. Si vous faites de la musique et que vous êtes aimés en Côte d ivoire, c est que vous êtes aimés partout en Afrique. La preuve tous les grands artistes de l Afrique sont passés par la Cote d ivoire.
Quelles sont vos relations avec les artistes ivoiriens ?
Barabas: Nous avons d excellentes relations avec les artistes ivoiriens. Et partout où nous nous rencontrons, ce sont des causeries que ce soit Debordo, Arafat, TnT, Kiff No Beats et les autres. Aussi nous sommes ouverts à tous les artistes ivoiriens.
L on retrouve le nom de Masta Just dans toutes les compositions de la belle chanteuse togolaise Almock. Y a-t-il une histoire particulière entre vous ?
Masta Just: Au fait, je suis arrangeur à la base. Un peu du genre Bebi Philip et parfois les artistes me font des dédicaces. C est purement professionnel car j arrange parfois ses chansons.
Etes-vous mariés et avez-vous des enfants ?
Toofan: Non, nous ne sommes pas mariés et n avons pas encore d'enfant. Mais nous avons quelqu un dans nos vies.
Avez-vous un message à l endroit de la jeunesse africaine ?
Toofan: Le message reste le même. C est un message d espoir. Sur le titre « Eledji ». C est purement une façon de parler dans les quartiers togolais, qui signifie : « Tu as perdu une bataille, mais tu ne perdras pas la guerre. Et l on essayera toujours jusqu à ce que ça marche». Les paroles de ce single sont d ailleurs très simples et pleines d espoirs. Quand on dit « il paraît qu ils sont devant», cela s adresse à ceux qui ont fait les bancs avec des amis qui ont réussi, qui roulent des grosses voitures ou sont dans de grosses maisons. Alors qu eux sont des chômeurs. D où tu te dis « Au nom de Dieu ça va aller. Tu vas trouver du travail. Et lorsque tu auras ton travail, c est obligé que tu construiras ta maison. Tu conduiras une voiture. Et par la suite, tu pourras planter ton piment ». C est ça le message que nous voulons faire passer aux jeunes d ici et d ailleurs.
Réalisée par Stéphane KOKOA
[g1_space value="20"]
[/g1_space]
[g1_space value="20"]
[/g1_space]
