Wobélé Festival 2025 : Sidiki Diabaté enflamme Tafiré jusqu’à l’aube (vidéo)

Tafiré, 2h du matin. La foule a attendu longtemps, vendredi soir, pour voir Sidiki Diabaté Diabaté. Quand il monte sur scène, le “prince de la kora” va électriser ce beau monde jusqu'aux premières lueurs du jour. Durant deux heures, l’artiste malien a renoué avec ses fans ivoiriens après une longue absence. Un retour rendu possible par le Wobélé Festival qui a clairement pris ses marques dans la région du Hambol, au nord de la Côte d’Ivoire.
Dans le quartier Soba au centre-ville de Tafiré, ce soir-là, l’effervescence est palpable. Sidiki Diabaté offre un spectacle durant lequel ses plus grands titres sont passés en revue. Il en profite pour saluer les autorités ivoiriennes en lançant un message : «On veut qu’il y ait la paix en Côte d'Ivoire. Il y a des gens qui ne veulent pas que la Côte d'Ivoire avance et d’autres qui veulent qu'elle avance. Ce soir, on va faire taire tous ces gens-là (...) Nous voulons une Côte d’Ivoire qui va vivre dans la paix. ADO à vie !», déclare-t-il. Une façon, peut-être, de balayer les appels au boycott qui avaient récemment circulé sur les réseaux sociaux.
Pour marquer les esprits, il ouvre son show sur une note solennelle, en interprétant l’hymne national ivoirien. Le reste coule de source. L’artiste revisite son répertoire, en enchaînant tubes et ballades entre lesquels il glisse des messages d’unité et de paix. Point d’orgue de la soirée : un hommage à Dj Arafat, son défunt ami, tragiquement disparu en 2019 dans un accident de moto. La reprise de certains titres emblématiques par l’artiste malien réveille l’esprit du “Yôrôbô” pour le plus grand plaisir d’un jeune public en délire.
Les autorités locales, au premier rang, n’ont rien manqué du spectacle. Le maire Sounkalo Coulibaly, le promoteur Ousmane Coulibaly, ses collaborateurs ainsi que plusieurs cadres locaux ont savouré l’instant, eux qui ont œuvré à faire du Wobélé un événement fédérateur autour des localités de Tafiré, Badikaha et Niédiékaha. Démarré le 9 août dernier, le festival met en lumière l’important patrimoine culturel des Tafilé et Tchébingué, avec une série d’activités socioculturelles. Ouverte samedi, la série des concerts live se poursuit jusqu'à dimanche.
Il est 4h quand Sidiki quitte enfin la scène, aussitôt pris d’assaut par des fans en quête de selfies. Les forces de l’ordre doivent s’interposer pour contenir l’euphorie. Après quelques clichés arrachés à la volée, l’artiste se glisse dans son mini-van, qui démarre en trombe, escorté, pour quitter les lieux. Derrière lui, un petit groupe de jeunes tente encore de suivre la voiture, espérant un ultime moment partagé. Mais le van s’éloigne rapidement, avalé par les premières lueurs de l’aube, comme une étoile filante dans le ciel de Tafiré.
François Yéo
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