Cassandra, Jennifer, Halima : 3 femmes, un mal commun

Elles ne sont peut-être pas les seules. Mais ces trois visages connus sont le symbole d’une sorte de mal-être qui ronge de plus en plus de personnes dans nos sociétés actuelles. Au début de l’année 2025, le monde de Cassandra Assamoi s’écroulait. Elle le faisait savoir dans une série de publications. Sauf que personne n’a compris au départ que l’ancienne chroniqueuse télé n’était pas dans son assiette.

Mieux, le gendarme de l’audiovisuel ivoirien, la HACA (Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel) lui avait infligé un avertissement pour ses publications choquantes et à caractère diffamatoire. Mais la rhétorique de la jeune femme (entre délire, propos incohérents et récit décousu), l’institution a dû se résoudre à l’évidence. De même, aucune des hautes autorités que Cassandra a cité dans ses écrits n’a porté plainte. Pour cause. L’affaire avait finalement pris des allures d'un règlement de compte familial, lorsqu’elle a accusé sa mère de complicité dans une affaire de viol supposé pendant son adolescence… Depuis juin dernier, Cassandra s’est retirée en France où elle devrait être suivie par un spécialiste.

Une sortie sur les réseaux sociaux qui n’est pas différente de l’attitude et du comportement affiché peu après par l’ex-Miss Côte d'Ivoire 2014, Jennifer Yéo. Dans son cas, l'ancienne reine de beauté, divorcée de son ex-mari, se filmait. Ce qui permettait de voir l’aspect saisissant de son regard hagard, en plus des paroles évasives et autres menaces à l'endroit de personnes inconnues. Un choc pour les abonnés et le public qui avaient du mal à reconnaître la pétillante Jennifer…

Depuis quelques jours, c’est au tour de l’actrice Halima Gadji de défrayer la chronique. Avec les mêmes symptômes pratiquement : le regard vide comme perdu et des propos pas toujours cohérents. Mais l’actrice connue dans le célèbre feuilleton “Maîtresse d’un homme marié” déclare avoir été abusée sexuellement en citant des noms. Vrai ou faux ?

Toujours est-il que la situation préoccupante de ces femmes laisse penser à des traumatismes. Que s’est-il passé dans leur vie, d’autant que ce genre de cas deviennent légion, et surtout amplifiés par les réseaux sociaux ? La situation est-elle spécifique à la Côte d'Ivoire ? Des illustres inconnus aux personnalités publiques, les symptômes d’une dépression nerveuse semblent probables à première vue chez ces victimes. Mais tous ces signes ne sont que des conséquences d’un réel problème de santé mentale. Entre les rumeurs diverses qui font parfois allusion à d’autres causes, il serait peut-être temps de se pencher sérieusement sur le sujet des problèmes psychologiques qui détruisent à petit feu ces dernières années.

François Yéo