Djéguélé Festival 2025 : Le balafon a été célébré dans la ferveur à Boundiali

Le festival international du balafon, Djéguélé Festival, événement incontournable au nord de la Côte d'Ivoire, a une fois de plus tenu ses promesses. Du 5 au 12 avril 2025, cet instrument de musique traditionnelle du peuple sénoufo a été célébré en même temps que son histoire.
«Les choses se sont relativement bien passées depuis le début. L’ouverture a été faite dans les meilleures conditions possibles avec le concours de beauté Miss Yawôlô. Il y a eu plusieurs candidatures. On ne fait pas de publicité autour mais chaque année, il y a du monde», confie Dodo Koné, directeur du festival, lors d’un point-presse samedi 12 avril au siège du festival. C'était quelques heures avant l’apothéose d’une semaine de festivités autour du “djéguélé” (balafon), avec une programmation diversifiée.
A l’instar des concerts live au Stade municipal de Boundiali où la jeunesse s’est donnée rendez-vous, les soirs, depuis jeudi. Samedi, la performance du groupe ivoirien KBL Katana club a chauffé la scène, avant de céder la place à Kantigui de Orodara, une troupe venue tout droit du Burkina Faso. Spécialistes du balafon, les membres ont la particularité d’être tous des instrumentistes. Et leurs chants, en chœur parfois, sont un joyeux spectacle visuel et auditif avec leurs costumes et coiffes caractéristiques…
Le point d’orgue de la soirée a été la prestation du Malien Molobali Kéita qui a clôturé le festival avec son tube “Tchimidjama”. Une chanson sortie en 2000, mais toujours aussi populaire. Elle a une nouvelle fois mis tout le public sur pied. L'an passé, une pluie s’était invitée à la fête alors que l'artiste était sur cette même scène. Les organisateurs ont remis le couvert au grand plaisir des festivaliers restés fidèles à l'artiste, dansant et reprenant les paroles du chant.
Le Djéguélé Festival a également permis de récompenser les talents locaux. La troupe de balafon traditionnelle Le Nennin de Dembasso, couronnée meilleure troupe traditionnelle, a reçu un tricycle comme prix. Par ailleurs, la marraine du festival, Mariatou Koné, député-maire de Boundiali, a honoré la Miss Yawôlô ainsi que toutes les participantes au concours de beauté avec des dons généreux en espèces.
La création d’un pôle culturel dans le grand nord
Bien au-delà d’une manifestation populaire, le Djéguélé Festival se veut une vitrine de l’unité et de l'intégration sous-régionale. Un carrefour où se rencontrent les cultures autour du balafon, tout en continuant à grandir et à fédérer plus de passionnés. En 2024, ce sont environ 50 000 personnes qui ont répondu présent lors des différents spectacles.
L’édition 9 invitait surtout à réfléchir autour de la préservation du balafon “à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle”. La conférence dite par Dr Ibrahim Koné, maître-assistant à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo a réuni des acteurs culturels dont Christiane Sanon-Coulibaly, Directrice générale de la Semaine Nationale de la Culture du Burkina Faso.
Le samedi soir, en quittant le Stade municipal de Boundiali les oreilles encore bourdonnantes des belles sonorités, certains spectateurs avaient les pensées tournées vers la prochaine édition. Elle marquera les 10 ans de l’événement. Et Dodo Koné, fondateur et directeur artistique, promet d’ores et déjà une édition de calibre avec une programmation totalement inédite au palais de la Culture de Boundiali dont l’inauguration officielle est prévue pour bientôt.
François Yéo
Crédit photos : Seydou Koné
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