In memoriam : Il y a 5 ans qu’Allah Thérèse est partie

Décédée le 19 janvier 2020 des suites de maladie à l’âge de 85 ans, la chanteuse Allah Thérèse repose depuis dans son village natal de Gbofia, dans le département de Toumodi. Elle a rejoint N'Goran La Loi, son époux d’accordéoniste et compagnon de scène, depuis leur début dans la musique au milieu des années 60.

Figure majeure de la musique ivoirienne, la chansonnière baoulé est restée fidèle à ses racines, avec son pagne baoulé, son chasse-mouches, ses tresses (akôlou kofié) tout en prestant les pieds nus. Sa musique était particulièrement appréciée par Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire dont elle chantait les éloges.

Allah Thérèse a foulé plusieurs scènes de spectacles en dehors de la Côte d'Ivoire : France, Bénin, Ghana, Togo, Espagne… Et sorti 7 albums, Nanan Bobigny (1966), Côte d'Ivoire Anouanzê (1970), Ghana manient ma siasé (1974), Ahouengouê (1998), Sramblé n’dê sonni (2002), Domi (2005), Begnansou Moayé (2018). En mai 2012, elle est élevée au grade de Chevalier dans l’ordre du mérite ivoirien, avant de recevoir le 28 août 2020 la médaille de Commandeur de l’ordre du mérite culturel ivoirien, à titre posthume.

La chanteuse a largement contribué à la valorisation de la culture ivoirienne en général et baoulé en particulier. Son œuvre a fait d’ailleurs l’objet d’études universitaires et de colloques sur les traditions musicales africaines notamment. Le fort ancrage d’Allah Thérèse dans le terroir n’a pas empêché son rayonnement national, voire au-delà des frontières.

François Yéo