Côte d'Ivoire: Des filles sensibilisées aux VBG par l’écrivaine Djaïli Amal

Dans une ambiance joyeuse, les regards pleins d’excitation et de curiosité, les jeunes filles du Lycée Moderne Djédji Amondji Pierre d'Adjamé ont accueilli, jeudi 5 décembre 2024, leur hôte de prestige au sein de la bibliothèque de l’établissement. Djaïli Amadou Amal, écrivaine militante et plusieurs fois primées, est venue à la rencontre des adolescentes pour partager son expérience et surtout motiver.

En évoquant le sens de son engagement pour la protection de la femme face aux violences basées sur le genre (VBG), le Prix Goncourt des lycéens (2020) a non seulement captivé l’auditoire avec son histoire personnelle, mais aussi dénoncé ces pratiques d’un autre siècle. Pour la romancière, la montée des mouvements extrémistes dans certaines régions du continent combinée au poids de la tradition expliquent, entre autres facteurs, la persistance de ces violences contre lesquelles elle appelle à intensifier la lutte.

Les lycéennes ivoiriennes, réunies jeudi, ont davantage pris conscience de cette sombre réalité à travers une série de questions-réponses avec l’auteure multi-primée. L’écrivaine a aussi expliqué aux jeunes filles comment il est possible de “Réussir sa vie grâce à l’écriture”. Outre sa plume, Djaïli Amal, également présidente de l’association Femmes du Sahel, sensibilise sur le terrain en soutien aux actions des organismes internationaux et des institutions nationales.

Ce moment de partage a été enrichi par l’intervention de Karidjata Diallo, directrice de la régie Pulaarku et présidente de l’association Actives qui œuvre depuis 2012 à l’autonomisation de la femme. Notamment la scolarisation des filles. Partant du thème «Comment développer son leadership pour réussir», la cheffe d’entreprise a invité les jeunes filles à faire preuve d’audace, aussi bien dans les études que dans la vie active. Karidjata Diallo invite surtout à dénoncer toute forme de violence “afin qu’il n’y ait plus de tabou sur ce sujet”.

Mariée de force à 13 ans, son histoire personnelle révèle des similitudes poignantes avec le témoignage de Djaïli Amal. Une triste réalité que continuent de vivre de nombreuses femmes. La création d’un club de leadership au sein du Lycée Moderne Djédji Amondji a été actée entre la cheffe d’entreprise et les adolescentes, avec l’accord du proviseur. Un important don de livres a été fait, parmi lesquels ceux de l'écrivaine. L’association Actives a également fait un don en numéraire pour soutenir les activités de la bibliothèque.

Ce vendredi 6 décembre, Djaïli Amadou Amal a animé une conférence au sein de l’ambassade des États-Unis sur les violences basées sur le genre. Dans la soirée, elle est à l’affiche du café littéraire Afterwork Toast et Littérature, avec son nouveau roman Le Harem du roi, au Silver Moon Hôtel, à 18h.

Pour rappel, cette sensibilisation aux violences faites aux femmes s'inscrit dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme.

François Yéo