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Interview/ Dj Ramatoulaye : «Ma mission sur cette terre» (2ème partie)

Avant son double spectacle prévu les 28 et 29 septembre 2024 respectivement au palais de la Culture de Treichville et au Jardin botanique de Bingerville, Dj Ramatoulaye s’est confié à Abidjanshow.com. Sa vie de famille, ses projets… Il aborde ses sujets dans cette deuxième partie de l’interview, tout en évoquant ce qui représente sa plus grande fierté aujourd'hui.

Qu’en est-il de la solidarité entre les humoristes ivoiriens, pendant les spectacles ?
Je ne peux pas me prononcer sur ça, car je suis un nouveau venu. Il y a des anciens qui sont mieux placés pour en parler. Pour ce qui me concerne, je partage les publications et les annonces de tout le monde, sans rien attendre en retour. (...) C’est d’ailleurs pour cela que j’ai créé mon école. J’ai toujours voulu être un précurseur. Faire jouer des humoristes sur ma scène. Je veux donner la chance réellement aux plus jeunes. Ça ne me gonfle pas la tête. Je fais juste mon travail, car c’est le don que Dieu m’a donné pour ma mission sur cette terre.

Aujourd’hui, quelle est ta plus grande fierté ?
C’est l’école que j’ai ouverte. Au moins, ça restera dans les souvenirs. Il y a des enfants comme Kebaro, Yoyo… L’un d’eux m’a même fait jouer dans son village. J’ai accepté de le faire pour l’honorer, même si on n’a pas eu assez d’argent. Je suis heureux de voir que ces enfants-là arrivent à manger à leur faim. Ils voyagent, ils parlent de Ramatoulaye… c’est toute ma satisfaction.

En ouvrant un institut, c’est aussi une façon de compenser le fait de ne pas avoir fait de grandes études ?
Non, même pas ! Comme je l’ai dit, mon papa n’avait pas grands moyens. Et très vite, je me suis retrouvé dans la rue. Je connais l’être humain, je sais qui il est. Aujourd’hui, quand je pense qu’avant je n’arrivais même pas à m’acheter un truc de 25 francs CFA, et que je vois des jeunes qui pleurent parce qu’ils n’ont pas à manger, je comprends ce qu'ils vivent. D’abord, ils ont deux besoins : avoir de quoi manger et devenir célèbres.

Donc, j’essaie d’apporter les deux. Sinon, les enfants ne viendraient pas manger ici (les portes de la résidence de l’humoriste ont toujours été ouvertes aux membres de son staff sans distinction : ndlr). Donc, on allait se croiser en ville. Puis, après les spectacles, chacun rentre chez lui. Mais je les fais dormir ici. On fait le show, on s’amuse, on fait les voyages ensemble, etc. Et le comble, madame et mes enfants ne sont pas ici (son épouse vit en France : ndlr), donc je prends ces jeunes aussi comme mes enfants. Ça roule.

Tu prends aussi des cours dans une université privée. En quoi te formes-tu ?
En anglais. Je veux pouvoir sortir et toucher les pays anglophones.

OK. Il paraît que l’humour est une arme de séduction, tu confirmes ?
Oui, bien sûr !

Tu t’en es déjà servi ? Surtout que ton épouse n’est pas là…
Je me gère bien, sans problème. Depuis 7 ans, mon épouse est en France, et il n’y a jamais eu de suspicion à ce niveau. S’il n’y a pas eu de disputes à ce sujet, c’est que tu es sain.

Peut-être parce que tu n’as pas encore été pris la main dans le sac ?
Un homme qui a le courage de faire partir sa femme en Europe, depuis 7 ans, pas de dispute. Il y a eu trois enfants après le premier, pas de division. Il y a toujours l’entente et les photos sont exposées au salon, ça répond à la question.

Et comment résistes-tu aux tentations ?
Ce n’est pas facile, même quand elle était là. Encore plus, en son absence. Autrement, depuis 7 ans j’aurais pris une dame pour la mettre ici et me défendre avec.

Es-tu croyant ?
L’interview se passe chez moi, à la maison. Voici ma natte de prière. (Elle est étalée à l’entrée du salon, à droite : ndlr). Mon boubou est à côté, je prie bien. Je suis pratiquant et puis croyant pour mettre dessus.

Quel est ton lien avec Bingerville ?
Pas grand-chose. Moi, j’ai tout appris à Yopougon. Mais un moment donné, la plupart de mes “gombos” (spectacles : ndlr) étaient vers ici : Bingerville, Cocody, Riviera… Pour rallier ces quartiers, les embouteillages de Yopougon me fatiguaient. Des fois, on arrivait en retard, on trouvait que la soirée était terminée. Dieu ayant fait grâce, j’ai eu l’idée de construire une petite maison ici. Voilà comment je me suis retrouvé à Bingerville. Mais j’ai aimé la population de cette commune, parce qu’ils m’ont accueilli à bras ouverts dans ce village.

Le maire m’a même fourni le courant gratuitement. Quand je venais ici, il n’y avait pas d’électricité. J’ai passé plus de 6 mois sans courant. Mais vu que j’étais chez moi… je dormais tranquille, ici. Je suis allé voir le maire Issouf Doumbia, un homme humble et gentil. Il m’a offert le courant. Il a offert les poteaux, tiré les câbles, fait placer le compteur. C’est comme ça qu’on a servi tout le quartier depuis lors.

OK. Des projets imminents ou à long terme ?
Mon plus grand projet actuel est l’école que j’ai ouverte (l’institut de formation à l’humour se trouve à Bingerville : ndlr). Je compte ajouter un internat. C’est mon rêve en ce moment. Prolonger l’établissement sur deux niveaux et créer les internats aux alentours. Il va permettre d’héberger les apprenants. Certains m’appellent depuis l’étranger pour dire qu’ils veulent venir. Mais ici, ils ne connaissent personne.

Donc, l’apprenant qui arrive paie l’inscription et les 6 mois de la location. De toute façon, ça ne coûtera pas cher et vous êtes tranquille. Si les Européens parviennent à le faire, pourquoi pas nous ? Il faut qu’il y ait un débutant. Si aujourd’hui, j’ai pu réaliser la troisième édition du cycle de formation, c’est que c’est quelque chose de très utile. Le deuxième projet ? C’est au palais de la Culture que je vais le dévoiler le samedi soir. Et il est imminent. C’est une exclusivité que je réserve à ceux qui seront là.

Réalisée par François Yéo

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