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Mode/ Yôrôdéhé festival : Patricia Ouli, puissance 10 !

Depuis quelques semaines, dans sa boutique Oulipat Création aux Deux-Plateaux Les Vallons (près du 12e arrondissement), la styliste Patricia Ouli procède aux derniers réglages du Yôrôdéhé. Le Festival du pagne tissé africain qu’elle organise depuis 2013. L’événement célèbre sa 10e édition ce 27 juillet au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan (Cocody). Le programme prévoit, dès 8h, des expositions-ventes, des rencontres B2B suivies d’un grand défilé de mode de plusieurs créateurs à partir de 19h.

Pour marquer cette édition-anniversaire, la styliste nourrit surtout l’idée de réaliser un projet. «Nous souhaitons récolter des fonds qui nous permettront de construire un centre de formation pour les jeunes dans le département de Bloléquin», confie-t-elle à Abidjanshow.com, jeudi après-midi, au retour d’une réunion au pas de course. Entre ses rendez-vous professionnels et la boutique, la cadence s’est accélérée ces derniers jours. Avec inévitablement la fatigue. Aussi, le standard de la boutique ne cesse de sonner. Parmi les nombreux appels, ceux de prestataires qui proposent opportunément leurs services pour la cérémonie.

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Ce jeudi soir, la styliste est accompagnée par des amies. Évidemment, la réussite de l’événement est dans toutes les têtes. Selon le vœu des organisateurs du Yôrôdéhé, le centre de formation prévu à Bloléquin va être baptisé du nom de Dominique Ouattara, Première dame de la République de Côte d'Ivoire, également marraine de l’événement. Patricia explique :

«Dans la région du Cavally, c’est pratiquement à Man qu’on se procure les pagnes. Alors que Bloléquin, Touleupleu, Guiglo sont aussi des zones prometteuses. Donc, il est important d’avoir un centre de formation là-bas et de permettre à ces jeunes de pouvoir se prendre en charge. C’est aussi contribuer à créer du tourisme dans la région. Car, en plus du tissage, il y aura la coiffure, la couture et des formations dans pas mal d’autres domaines d’activités.» Le coût de l'établissement est estimé à 50 millions de francs CFA. L’idée est d’en faire un outil pourvoyeur d'emplois et de développement économique dans la région.

Si ce festival annuel a eu pour objectif initial la promotion du pagne tissé Wê et Dan (du grand ouest ivoirien) et des créateurs locaux, il s’est imposé au fil du temps comme une plateforme majeure de valorisation du secteur des arts et du textile africains en général. L’édition 2024 verra la participation de stylistes issus du Cameroun, du Bénin, du Sénégal… «Ils ont toujours été là», rassure Patricia.

«Mais en raison du Covid-19, il y avait eu une pause. Maintenant avec la reprise normale des activités, ils ont tenu à être au rendez-vous.» D’ailleurs, la styliste n’est pas contre l’idée de faire du Yôrôdéhé un festival itinérant. «Bien sûr, on n’a aucun problème à pouvoir le faire à Korhogo, Sakassou, Bondoukou… C’est un festival qui a pour objectif la valorisation du pagne tissé africain. Donc, toutes les localités où on peut s’en procurer, l’idée est d’aller vers ces personnes et montrer le savoir-faire des tisserands.»

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Cette 10e édition se veut aussi celle de la reconnaissance et du partage. Ce sera l’occasion de rendre hommage à tous ceux qui ont contribué au développement du festival lors de cette décennie. Notamment Françoise Zahui et l’ONG Yéhé, les stylistes Pathé’O, Gilles Touré, Isabelle Anoh, entre autres.

«Le message, surtout, c'est d’emmener le public à adopter le made in Côte d'Ivoire. C’est ce combat qu’on mène depuis 2013. Pouvoir exporter aussi nos créations et former nos jeunes au tissage. En gros, consommer ivoirien», insiste la styliste et accessoiriste ivoirienne qui espère voir un “soleil nouveau” (Yôrôdéhé) poindre à l’ouest. Mettant en lumière une Afrique moderne mais profondément authentique.

François Yéo

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