Koffi Olomidé : Je suis l apôtre de Jésus

Koffi Olomidé marque son retour sur la scène musicale avec son nouvel album « 13e Apôtre ». Le coffret du «Quadra Koraman» comporte 36 chansons. Un record absolu. L uvre vient comme un coup de massue sur la tête des détracteurs qui avaient vite enterré le conquistador Congolais.
Longtemps l album « 13e Apôtre » de Koffi Olomidé a été annoncé. Comme pour distraire l impatience de ses fans, le Grand Mopao a inoculé, en 2014, deux singles catapultés coup sur coup : « Mushiribara » et « Zébola ». Deux chansons dont l une( Zébola ) a été expressément « clippée » en Côte d Ivoire. Un peu pour mettre l eau à la bouche de nombreux Koffiettes et Koffiphiles distribués aux quatre vents du globe, en attendant la sortie de l album que d aucuns avaient annoncé comme le dernier album des 38 ans de carrière du chanteur autoproclamé apôtre de Jésus. « Je me sens réellement l apôtre de Jesus » avait déclaré, sur les antennes d une radio kinoise, le « Professeur des Elèves ». Simple provocation ou recherche du Buzz, absolu avant la sortie de cet album ? Que neni !
Frasques, bourrasques et autres sorties calculées de ce genre sont une tradition chez Koffi Olomidé. Souvenons-nous de la ribambelle de surnoms à relent narcissiques dont il s est affublé tout le long de sa riche carrière : «Lettre A», «Le Professeur Des Elèves», «Akram Ogé», «Vieux Zébola», «Mukulukulu», «Benoit XV », «Marché Central», sont entre autres sobriquets traduisant le même paradigme sémantique : celui d un artiste qui n a jamais cessé de clamer son leadership continental. Au fait n a t-il pas raison de bomber le torse et de plastronner ainsi ?
« Appelez-moi Leader d Etat »
L homme et son orchestre, Le Quartier Latin, auront rythmé, pendant des décennies, les scènes les plus prestigieuses du monde. Du somptueux Madison Square Garden de New-York, en passant par les non-moins célèbres du Zénith parisien et du gigantesque Bercy, Koffi Olomidé aura porté haut le flambeau de la musique africaine. Combien de fois n a-t-il pas dompté stades et salles de Hararé, Dakar, Abidjan, Ouagadougou, Nairobi ? Si l Américain Michael Jackson a été la tête nucléaire de la sono made in USA, on peut aisément attribuer à Koffi Olomidé la couronne de la musique panafricaine, de tous les temps. A 60 ans, Antoine Christophe Agbépa Mumba peut s enorgueillir de se considérer comme la première lettre de l alphabet, la lettre «A», synonyme de premier de la classe. Illustration ? Les quatre trophées raflés d un coup et la célébration de l homme comme l artiste de la décennie, en 2004, à la 10e édition des « Kora Music Awards ».
Quelles nouveautés regorge « 13e Apôtre » ? Le 20e album de la riche discographie du Grand Mopao marque un peu un retour aux sources. Longtemps critiqué pour sa rumba à papa, l artiste a quelque « épicé » ses arrangements où batterie et rifts de guitare solo mettent le feu à des titres comme «Selfie» ou «Mushiribara». Les notes rappellent un peu de vieux succès de l époque N dombolo. Les mêmes couplets sont servis dans la chanson « Zébola ». Le Grand Mopao a rappelé Ferré Gola sur le titre « Cobelux ». Autre rappel de troupes, Cet album enregistre le come-back de Buro Mpela. Quid de la rumba pure ? Non ! L album contient de nombreuses berceuses marquées par la voix de la tourterelle Cyndi Le C ur. Comme coup de c ur, nous conseillons « Cherie Ya Moto ». Un vrai délice sonore.
A 60 ans, Koffi Olomidé a encore de la tonicité. Seul bémol, l homme reclus à Kinshasa pour des problèmes de justice en France, n a plus droit à l espace Chengen où ses milliers de fans sont privés, depuis 6ans des performances scéniques du « Pape » de la musique africaine nouvellement autoproclamé « Leader d Etat » .
Moses DJINKO
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