Ali Bongo : La justice derrière lui, et la France aussi
Le recours contre la candidature d Ali Bongo à la présidentielle du 27 août a été rejeté car son acte de naissance, au c ur de l affaire n était pas dans le dossier. Le président gabonais qui a par ailleurs reçu le soutien de Paris.
C est une sorte de non-lieu, faute de preuve, qui a été accordé à Ali Bongo. Dans une décision datée du 25 juillet, la Cour constitutionnelle du Gabon a jugé «irrecevable» le recours pour faire invalider la candidature du chef de l'Etat à l'élection présidentielle du 27 août, selon une décision consultée jeudi par l'AFP. Trois des principaux candidats d'opposition - l'ancien président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping, l'ex-président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l'ancien ministre Pierre-Claver Maganga Moussavou - avaient saisi la Cour le 18 juillet.
Ils accusent le chef d Etat d inéligibilité, sur le fondement de l article de la Constitution gabonaise qui dispose que «toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la présidence de la République».
L'acte de naissance incriminé n'a pas été produit
Et à nouveau lors de ce procès, la Défense n a pas apporté le document au c ur de la polémique. «Non seulement l'acte de naissance incriminé n'a pas été produit au dossier soumis à l'examen de la Cour» mais en outre, «celle-ci ne peut pas se prononcer sur la validité des actes d'état civil» qui relève de la compétence des juridictions de droit commun, fait valoir la décision.
Le dirigeant de 57 ans a été élu à l issue d un scrutin controversé en 2009 -après le décès d Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 1967. Même le Premier ministre Manuel Valls avait irrité Libreville en janvier, en confirmant implicitement cette thèse. Pourtant, l Elysée a, d après Mediapart, assuré la présidence gabonaise du plein soutien de la France. Dans une lettre écrite dès juillet 2015 par la conseillère Afrique de François Hollande, Hélène Le Gal, l Elysée affirme qu «aucun doute ne saurait exister quant à l authenticité» de l acte de naissance litigieux. «Rien ne peut étayer, aux yeux des autorités françaises, la qualification d imbroglio administratif et juridique», ajoute la conseillère.
Parmi les autres «boulets» que traîne Ali Bongo figure l affaire dite des «biens mal acquis», qui remonte à 2007. Dossier qu il avait balayé d un revers de main dans une interview accordée à Paris Match en septembre dernier.

