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Ali Bongo : La justice derrière lui, et la France aussi

Le recours contre la candidature d Ali Bongo à la présidentielle du 27 août a été rejeté car son acte de naissance, au c ur de l affaire n était pas dans le dossier. Le président gabonais qui a par ailleurs reçu le soutien de Paris.

C est une sorte de non-lieu, faute de preuve, qui a été accordé à Ali Bongo. Dans une décision datée du 25 juillet, la Cour constitutionnelle du Gabon a jugé «irrecevable» le recours pour faire invalider la candidature du chef de l'Etat à l'élection présidentielle du 27 août, selon une décision consultée jeudi par l'AFP. Trois des principaux candidats d'opposition - l'ancien président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping, l'ex-président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l'ancien ministre Pierre-Claver Maganga Moussavou - avaient saisi la Cour le 18 juillet.

Ils accusent le chef d Etat d inéligibilité, sur le fondement de l article de la Constitution gabonaise qui dispose que «toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la présidence de la République».

Concrètement, ils accusent le président sortant d avoir été adopté dans la région du Biafra, au Nigeria -quand celle-ci était en guerre à la fin des années 60, et que son père Omar Bongo soutenait cette révolte, qui a fait près de deux millions de morts- et d avoir falsifié son état civil. La présidence a régulièrement démenti ces allégations, mais jamais elle n a pu prouver ses dires avec certitude. Dans le cadre du conflit de succession qui l oppose à certains membres de sa famille son père a 54 héritiers déclarés- Ali Bongo serait d ailleurs le seul selon Mediapart «à n avoir pas fourni aux notaires chargés du dossier d acte de naissance en bonne et due forme».
Le site, qui a enquêté sur cette affaire, fournit un autre élément de preuve troublant : une des s urs (de père et de mère) d Ali Bongo, Annick, serait née le 19 juillet 1959, soit six mois après la naissance officielle de son frère.

L'acte de naissance incriminé n'a pas été produit

Et à nouveau lors de ce procès, la Défense n a pas apporté le document au c ur de la polémique. «Non seulement l'acte de naissance incriminé n'a pas été produit au dossier soumis à l'examen de la Cour» mais en outre, «celle-ci ne peut pas se prononcer sur la validité des actes d'état civil» qui relève de la compétence des juridictions de droit commun, fait valoir la décision.

Le dirigeant de 57 ans a été élu à l issue d un scrutin controversé en 2009 -après le décès d Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 1967. Même le Premier ministre Manuel Valls avait irrité Libreville en janvier, en confirmant implicitement cette thèse. Pourtant, l Elysée a, d après Mediapart, assuré la présidence gabonaise du plein soutien de la France. Dans une lettre écrite dès juillet 2015 par la conseillère Afrique de François Hollande, Hélène Le Gal, l Elysée affirme qu «aucun doute ne saurait exister quant à l authenticité» de l acte de naissance litigieux. «Rien ne peut étayer, aux yeux des autorités françaises, la qualification d imbroglio administratif et juridique», ajoute la conseillère.

Parmi les autres «boulets» que traîne Ali Bongo figure l affaire dite des «biens mal acquis», qui remonte à 2007. Dossier qu il avait balayé d un revers de main dans une interview accordée à Paris Match en septembre dernier.

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