Trésors pillés : le Bénin demande des comptes à la France
C est une première en ce qui concerne les anciennes colonies d Afrique subsaharienne. En effet, le Bénin demande à la France de restituer les trésors pillés pendant la colonisation. La décision a été prise lors du conseil des ministres du 27 juillet dernier. Le porte-parole de la présidence s est exprimé en ces termes : « Le ministre de la culture et du tourisme a engagé des négociations avec les autorités françaises et l Unesco pour le retour au Bénin de ses biens culturels ». Depuis quelques années, le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), fait campagne pour la réparation des crimes liés à l esclavage et à la colonisation. La restitution est évidemment une des modalités de la réparation. Selon Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture du Mali, 95 % du patrimoine culturel matériel de l Afrique est en dehors de l Afrique. Il s agit en général de biens qui, pendant la colonisation, ont été volés, voire pillés, ou à tout le moins acquis dans des conditions très discutables. En Occident, on parle parfois des « biens mal acquis » des présidents africains, il faudrait également parler des biens mal acquis de l Occident. Le 10 décembre 2013, le CRAN a organisé une visite surprise au musée du Quai Branly pour montrer à la presse française les trésors pillés par les armées coloniales au Bénin. Le même jour, Le Monde publiait une tribune signée par Nicéphore Soglo, ancien président du Bénin, dans laquelle il demandait la mise en place de cette restitution. Selon le CRAN, « au musée du Quai Branly se trouvent les récades royales, le trône de Glélé, les portes sacrées du palais et plusieurs autres objets de grande valeur issus du pillage de 1894. Tous ces biens mal acquis doivent retourner dans leur pays d origine, où se trouve leur place véritable La politique du dialogue interculturel ne saurait s accommoder du pillage interculturel ».
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