Le pape clôture les JMJ avec une grande messe finale

Plus de 2,5 millions de pèlerins ont assisté à cette messe, qui sonne la fin des Journées mondiales de la jeunesse. Les prochaines auront lieu au Panama. Le pape François a demandé dimanche aux jeunes du monde entier d'introduire la prière dans leurs « chats » quotidiens et de faire de l'Évangile leur « navigateur » dans la vie. Le souverain pontife a utilisé le langage de l'informatique dans sa dernière homélie adressée à 2,5 millions de jeunes, selon les organisateurs, réunis pour la messe finale des Journées mondiales de la jeunesse célébrée à Brzegi, près de Cracovie. La mémoire de Dieu, a-t-il dit, « n'est pas un disque dur qui enregistre toutes nos données, mais un c ur tendre de compassion qui se réjouit d'effacer définitivement toutes nos traces de mal ». En prêchant l'espérance, il a demandé aux jeunes de rejeter « la tristesse », un « virus qui infecte et bloque tout, qui ferme toute porte, qui empêche de relancer la vie, de recommencer ». Il leur a proposé aussi de renoncer au « dopage du succès à tout prix et à la drogue de penser seulement à ses propres aises ». « Un c ur qui voit et transmet le bien sans se lasser »
Dans la même veine, il a eu recours au langage informatique pour demander aux fidèles de rejeter « des liturgies mondaines du paraître et du maquillage de l'âme pour paraître meilleurs ». « Au contraire, installez bien la connexion la plus stable, celle d'un c ur qui voit et transmet le bien sans se lasser. » Dieu espère que « parmi tous les contacts et les chats de chaque jour, il y ait à la première place le fil d'or de la prière » et désire que « son Évangile devienne tien et qu'il soit ton navigateur sur les routes de la vie », a-t-il ajouté. Il a conclu cette grande messe en annonçant que la prochaine édition des JMJ se tiendra à Panama en 2019. « Je vous annonce avec joie que les prochaines Journées mondiales de la jeunesse après celles au niveau diocésain se tiendront en 2019 à Panama », a dit le souverain pontife. Une grande pluie de confettis blancs a salué cette annonce. Le président du Panama Juan Carlos Varela a assisté à la messe finale des JMJ. Auparavant, le pape a béni deux bâtiments de la Caritas, un foyer pour personnes âgées et un dépôt de dons alimentaires distribués aux nécessiteux, à proximité de l'autel. Après avoir entendu trois témoignages de jeunes à qui la foi a donné des forces face à leurs problèmes une Polonaise mondaine, un chrétien syrien d'Alep, et un ex-drogué paraguayen , François les a mis en garde contre le risque de confondre « le divan et le bonheur ». Autrement dit, de se contenter d'un confort personnel douillet sans se préoccuper des autres pour se retrouver « étourdis et abrutis tandis que d'autres peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs décident de l'avenir pour nous ». Le premier pape latino-américain risquait un accueil tiède dans la patrie de son prédécesseur charismatique Jean Paul II, mais il a rapidement conquis les foules venues à sa rencontre. Divan et jeux vidéo
Ses discours et homélies n'étaient pas faits pour dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, d'autant que le début de sa visite a été terni par l'assassinat d'un prêtre en France dans une église par deux djihadistes. Encore dans l'avion, il a affirmé que le monde était « en guerre », puis, après avoir visité Auschwitz, il a averti que « la cruauté ne s'était pas arrêtée » à ce camp de la mort créé par les nazis allemands en Pologne occupée. Il a aussi abordé à plusieurs reprises la question des réfugiés, appelant à accueillir « ceux qui fuient la guerre et la faim », alors que le gouvernement conservateur polonais est réticent à accepter l'arrivée de migrants, invoquant des raisons de sécurité. Les jeunes ont été sommés de ne pas se considérer « comme des retraités à 23, 24 ou 25 ans », et à « ne pas confondre le bonheur avec un divan » et se laisser « étourdir et abrutir » par un confort douillet et les jeux vidéo. C'est aux jeunes, a-t-il dit, qu'appartient d'enseigner aux adultes « à vivre ensemble dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multiculturalité non pas comme une menace mais comme une opportunité ». L'un des moments les plus marquants de sa visite de cinq jours en Pologne restera sa visite à Auschwitz, où il a rencontré un groupe de rescapés. Auparavant, solitaire et recueilli, il a prié en silence, avant d'inscrire sa réaction à l'horreur de l'Holocauste dans le livre d'or : « Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur pardon pour tant de cruauté. »
