Kenya : plus de 110 écoles incendiées en trois mois, sans aucune revendication

Représailles d un « cartel » associé au juteux trafic de sujets d examens, grogne face à la modification du calendrier scolaire, fronde contre les méthodes jugées autoritaires du ministre de l Éducation ? Les interrogations sont nombreuses au sein de la société kényane.
Dans la seule nuit de mercredi à jeudi, cinq écoles sont parties en fumée. Quelque 150 élèves et dix enseignants ont été arrêtés et inculpés pour incendie criminel ces trois derniers mois.
« Les incendies touchent majoritairement les dortoirs et semblent bien préparés dans la mesure où jusqu à présent, les élèves n ont jamais été pris au piège par le feu, ce qui signifie qu ils avaient vidé les lieux bien en avance, en sachant ce qui allait se passer », peut-on lire dans un rapport confidentiel de la police et du ministère de l Éducation consulté par l AFP.
Crainte des parents d élèves
Le débat sur les écoles incendiées anime les colonnes des quotidiens kényans qui relaient les craintes des parents d élèves pour la sécurité de leurs enfants et appellent le président Uhuru Kenyatta à « mettre un terme à cette folie ».
La crise actuelle se singularise par son caractère national, qui transcende les habituelles lignes de fractures ethniques, géographiques ou socio-économiques du pays. Les réunions se sont donc multipliées ces derniers jours à Nairobi. En signe d apaisement le ministre de l Éducation Fred Matiang i a reçu les représentants des enseignants, des leaders religieux ainsi que les responsables des enquêtes en cours.
Si le problème est bien réel, il n en reste pas moins que la société kényane ne parvient pas à s expliquer le phénomène. Pour le gouvernement, tout est lié aux récentes mesures drastiques prises pour éliminer la triche aux examens qui, ces dernières années, a pris des proportions très importantes.
