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Un juge antiterroriste accuse les réseaux sociaux d'être "passifs" face à l'EI

Le vice-président chargé de l'instruction au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris a appelé sur France Inter à faire « changer les lignes de ces médias » qu'il accuse de relayer la propagande du groupe État islamique. Dans le viseur du juge antiterroriste, Facebook, Twitter ou encore YouTube pas assez actifs dans la lutte contre Daech.

« Est-ce qu'on tolérerait, par exemple, à la sortie du métro en France que l'on ait la revue de Daech ? Non, on ne l'accepterait pas. On l'accepte sur Internet. » Le juge antiterroriste David Bénichou a exprimé son mécontentement face à l'attitude des réseaux sociaux. Il explique dans l'interview comment nous avons mis à la disposition des terroristes des outils de propagande formidables. » Tous les smartphones qui sont dans les poches de nos enfants déversent une propagande 24 heures sur 24. » Parmi les réseaux sociaux, il accuse Facebook d'être trop laxiste. « Je suis surpris, Facebook est capable dans la minute d'effacer un compte qui met en ligne une paire de seins, mais on nous dit que c'est beaucoup plus compliqué lorsqu'il s'agit d'apologie du terrorisme. » David Bénichou souligne l'importance d'améliorer le dispositif de sécurité et de surveillance. Leur maîtrise des réseaux sociaux n'est effectivement plus à prouver, en octobre dernier, Daech publiait un guide d'utilisation des réseaux sociaux pour conseiller les terroristes.

Instaurer un « délit de complicité »

Geoffroy Didier, candidat à la primaire de Les Républicains et conseiller régional d'Ile-de-France, a suggéré d'instaurer un « délit de complicité » de l'apologie du terrorisme, interrogé sur cette proposition, David Bénichou rétorque : « Le jour où on placera un des membres de Facebook ou Twitter en garde à vue parce qu'on considérera qu'il a été plus ou moins complice de ce qui a été diffusé, peut-être que la ligne de ces médias va changer. » Ce n'est pourtant pas la première fois que les opérateurs du Web sont accusés d'être complices de la propagande de l'État islamique, un rapport parlementaire français publié le mercredi 20 juillet 2016 dénonçait déjà l'inactivité d'Internet face à la menace du cyberdjihadisme.

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