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Il se fait passer pour l'avocat du tueur de Nice et tente de se suicider

Me Corentin Delobel a été hospitalisé en urgence ce matin alors qu'il avait été convoqué par le bâtonnier de Nice pour s'expliquer. L'avocat niçois de 34 ans risque de lourdes sanctions.

Me Corentin Delobel aurait-il succombé aux charmes des caméras et au plaisir soudain de la notoriété ? Ou s'agit-il d'une simple «méprise», comme il l'a défendu ? Pour le savoir, le bâtonnier de Nice, Me Jacques Randon, devait auditionner ce mercredi matin cet avocat de 34 ans pour tenter de comprendre pourquoi le jeune homme, avocat au barreau de Nice depuis janvier 2014, s'est fait passer pour l'ancien conseil de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le tueur de Nice, pendant plus de 48 heures.

Mais à 10h, heure de la convocation, le jeune homme ne s'est pas présenté. Il a fait une tentative de suicide, rapporte dans la foulée Nice-Matin, qui s'est vu confirmer l'information par le bâtonnier en personne. Il serait actuellement hospitalisé aux urgences de l'hôpital Pasteur, ajoute le quotidien régional. «Sa vie n'est pas en danger, il va bien», assure une de ses amis au Figaro.

«Les faits sont graves», dit le bâtonnier

De lourdes sanctions pèsent sur l'avocat. Multipliant les interviews et les commentaires sur l'auteur de la tuerie, Me Corentin Delobel avait, dès samedi, reçu un avertissement du bâtonnier. Au moment de s'expliquer, le jeune avocat avait parlé «d'une méprise». «Il m'a dit qu'il avait fait une erreur, qu'il avait confondu avec un autre client au nom similaire ou proche», a raconté Me Jacques Randon dans Le Parisien. Mais l'avocat aurait récidivé et donné une nouvelle interview le dimanche. Le véritable ex-avocat de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait pour sa part fait valoir qu'il ne souhaitait pas s'exprimer dans les médias.

«Les faits sont graves», a déclaré le bâtonnier à Nice-Matin mercredi. «Il a donné plusieurs interviews dans un contexte dramatique. Je saisis donc aujourd'hui le conseil régional de discipline» des avocats. Au barreau de Nice, émotion et colère se mêlent. «Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça», se désole une de ses amies avocate, qui reconnaît que son confrère a commis «une faute». «Je l'ai eu au téléphone hier soir, il était effondré, il s'en voulait, il ne comprenait pas l'acharnement qu'il y avait contre lui, mais j'ignore s'il a fait ça volontairement ou non. Seul le bâtonnier pourra en juger», confie-t-elle, avant de pointer du doigt la responsabilité des médias: «Il y a une erreur de sa part mais la presse n'a même pas pris la peine de vérifier l'information avant de diffuser les interviews».

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