Et si on reconvertissait les vendeurs de CD piratés, en vendeurs de CD originaux

Cela fait maintenant plus de 4 ans que la Brigade de Lutte contre la Fraude et la Piraterie (Blfp) est sur le terrain. Elle a repris sa traque contre les pirates dans quelques endroits d Abidjan avec les moyens de bord. Des CD piratés ont été saisis au rond-point d Abobo gare, à Adjamé Texaco et au grand carrefour de Koumassi. Plusieurs opérations de ratissage nous ont été signalées. Et déjà en 2012, cette brigade avait entrepris de nombreuses opérations de ratissage, de ciblage, avec l arrestation de plusieurs contrefacteurs dont quelques-uns déférés devant le parquet. Des résultats, certes intéressants mais qui sont restés, jusqu'à là, sans véritable effet sur ce fléau qui a pris aujourd hui des proportions inquiétantes. Aujourd hui encore, l on apprend que cette opération a repris sur le terrain. Même si cela va réduire le fléau, il serait intéressant de savoir qu elle n est pas forcément le vrai médicament. Puisqu il y a quelques jours au Palais de justice d Abidjan, des vendeurs d uvres piratés ont été libérés en masse. Et comme on le dit dans le jargon ivoirien ça n ira pas quelque part . Et c est ce qui se passe en ce moment sur le terrain. Des fraudeurs sont interpellés et libérés quelques jours après. C est pourquoi, en plus de cette mesure, il serait souhaitable de restaurer le réseau de distribution et surtout reconvertir ces jeunes vendeurs de CD piratés, en vendeurs de CD originaux. Car, les descentes musclées contre les pirates sont financées par le Burida, qui supporte ainsi le coût de la lutte contre la piraterie. Et c est une mission qui coûte très cher. Des moyens financiers et matériels peuvent être mis pour encadrer ces jeunes à vendre des CD originaux. Un pari, pour le moins audacieux, quand on sait que ces jeunes baignent dans un total informel. Si bien que les points de vente légaux sont rares en ce moment. Seuls, Médiastore, Sory Yattassaye Sococé, un magasin tenu par un disquaire nigérian à Treichville, précisément à la Rue 12 et un autre à Koumassi, situé non loin du marché Djê Konan. A partir de là, on peut revoir également, le prix de vente du CD initialement fixé à 3000 F CFA. On pourrait par exemple vendre l exemplaire à 2000 ou 1500 F CFA. C est vrai, certains diront qu ils paient le studio, l arrangeur, l artiste, la promotion et les stickers du Burida, sans compter les impôts. Pourtant, si une politique est bien menée à ce sujet, c est sûr que l État aura son mot à dire pour ce secteur.
Daniel Nessemon
