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Interview/Darlene Kassem (1re dauphine Miss CI 2017) : De reine de beauté à experte en écologie en France

Élue 1re dauphine Miss Côte d'Ivoire à Abidjan en 2017, Darlene Kassem est un exemple de l’excellence prônée par le concours national de beauté. En France où elle vit, la jeune entrepreneure, engagée dans le social et l’environnement, dévoile son parcours inspirant lors d’une interview. C’était en marge des présélections de Miss Côte d'Ivoire France 2025 auxquelles elle était invitée le 4 mai dernier.

Comment as-tu vécu ces moments-là, en tant qu’invitée ?

J’ai regardé la scène avec tendresse, mais aussi avec ce petit recul de celle qui sait ce que tout ça représente : les coulisses, les attentes, les discours, les regards. Revoir cette scène, entendre le public, sentir l’énergie des candidates… ça m’a replongée dans mes propres souvenirs. J’étais là en tant qu’invitée, mais aussi comme témoin du début d’un parcours que j’ai moi-même traversé.
Et surtout, j’ai ressenti une grande fierté en voyant à quel point la diaspora continue de porter haut la beauté et la culture ivoiriennes.

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Quels souvenirs gardes-tu de ton propre parcours à ce concours ?

Beaucoup d’intensité ! Ce concours a été un tournant. Il m’a offert de la visibilité, mais aussi une bonne école de rigueur, de prestance et de prise de parole. J’ai gagné en confiance. Mais il m’a appris aussi à ne jamais me résumer à une écharpe. Ce qu’on fait après la couronne est bien plus important que ce qu’on fait pendant.

Quelle a été la suite pour toi, après ton sacre comme 1ère dauphine nationale en 2017 ?

Après mon mandat, j’ai eu besoin de silence, de sens, de concret. Je me suis parfois sentie en dehors de tout. Mais c’est là, justement, que j’ai commencé à créer autrement. Aujourd’hui, je travaille à l’intersection de l’environnement, de la justice sociale et de l’entrepreneuriat. J’accompagne des structures dans leur responsabilité sociale et environnementale, tout en développant des projets utiles aux femmes et aux jeunes dont j’aurai bientôt l’occasion de parler.

J’ai aussi fondé une association environnementale en Côte d’Ivoire, qui contribue au reboisement de notre pays et à la sensibilisation des jeunes. Depuis 2016, nous avons réhabilité 4 écoles publiques, mené des opérations de nettoyage des plages de Bassam, ainsi que d’autres projets. Tout cela grâce à la générosité de nos mécènes et partenaires. J’ai travaillé dans des institutions publiques et dans le conseil en stratégie climat. Cela m’a amené à participer dans un documentaire sur le philanthrocapitalisme avec ARTE, à intervenir sur des tables rondes et à des événements en Europe comme en Afrique. Je continue à défendre l’idée qu’on peut conjuguer intelligence, engagement et esthétique. Et construire une trajectoire à la fois politique, sensible et incarnée.

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Que penses-tu du niveau du concours aujourd’hui ?

Il y a une vraie montée en puissance, notamment dans la manière dont les candidates s’expriment et défendent leurs causes. J’aimerais juste que cette évolution s’accompagne davantage d’accompagnement sur le long terme. Pour que les reines de beauté deviennent aussi des actrices de changement dans la société. Ce concours peut être un point de départ, mais il ne doit pas devenir une cage dorée. On devrait encourager les parcours singuliers, les voix dissidentes, les ambitions multiples. Parce qu’il y a mille façons d’être belle et puissante. Et toutes valent la peine d’être soutenues.

OK. As-tu un message à adresser aux Ivoiriens ?

J’aimerais dire qu’être Ivoirien ou Ivoirienne, c’est aussi porter en soi une force, une créativité et une capacité à se réinventer. Et ça, il ne faut jamais l’oublier. Arrêtons d’indexer les parcours dits atypiques. On peut sortir d’un concours de beauté et devenir consultante climat, créer une entreprise, ou réinventer sa vie loin des projecteurs. La norme n’a jamais fait avancer les choses. Ce sont les audacieux, les décalés, les “trop” et les “pas assez” qui changent le monde.

François Yéo, avec Désiré M., Sercom COMICI

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