Musique : le reggae est bel et bien devenu discret sur les scènes ivoiriennes

C’est un secret de polichinelle. Le reggae est bien en perte de vitesse en Côte d’Ivoire. Considérée à tort comme la deuxième capitale de ce genre musicale dans le monde, Abidjan, de l’avis de Tiken Jah était en réalité la deuxième ville du reggae après Kingston, en Jamaïque.
Malheureusement, il y a belle lurette qu’aucun artiste reggae n’a mis sur le marché une chanson à part Alpha Blondy avec ‘’Eternity’’ en octobre dernier et Tiken Jah avec ‘’braquage de pouvoir’’ un mois plus tôt. Le reggae est pratiquement ‘’mort’’ en Côte d’Ivoire.
Le reggae ne saurait se limiter à ses deux seuls dinosaures. Où sont-ils tous ces jeunes talents qui écumaient les festivals reggae qui ont miraculeusement disparus ? Eva Amani le rappelait à PPLK avec comme invité Spyrow Fayaman. Le ‘’Fiesta’’, le ‘’Abi Reggae Festival’’, tous disparus. Spirow reconnaissait à demi-mots le fait :
‘’…je suis mal placé pour le dire parce que quand tu n’es pas dans le feu de l’action, tu ne comprends comment ça fonctionne là-bas ; nous en tant qu’acteurs, notre souhait serait que ça aille plus loin…’’.
Pourtant, ce n’est pas un public qui manque au reggae. Le rap ivoire et le coupé décalé ne peuvent objectivement mettre un voile sur cette musique intemporelle et chargée dans son essence d’un grand symbole socio-politique parce traduisant les aspirations du peuple.
Les promoteurs culturels, les mécènes et autres animateurs des chaines radio et télé sont invités à participer à la résurrection d’un genre qui n’est pas seulement devenu discret sur les scènes ivoiriennes mais que l’objectivité nous conduit à dire qu’il a presque disparu.
Diaman Emmanuel

