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Disques d’or et platine : Didi B a-t-il été favorisé par rapport à Himra ?

En matière de certification ivoirienne du disque d’or ou de platine, les critères établis par l’organisme officiel se veulent clairs. Présidée par Angelo Kabila, l’Association des producteurs et éditeurs de musiques en Côte d'Ivoire (APRODEMCI) a révélé depuis longtemps les principaux critères. Par exemple, pour la certification disque d’or, l’auteur doit avoir vendu 10 000 CD physiques ou cumuler 8 millions de streams payants. La certification platine équivaut au double de ces chiffres, soit 20 000 CD physiques vendus ou 16 millions de streams payants. Le tout, dans un délai imparti d’un an. Ça, c'est la base.

Il revient cependant à l’artiste ou son équipe de fournir la preuve de ses affirmations. L’APRODEMCI effectue à son tour des vérifications. Pour une raison simple, comme l’expliquait Angelo Kabila à Abidjanshow.com en décembre dernier. Si les certifications ne sont pas délivrées automatiquement, c'est parce que des analyses sont faites par une équipe spécialisée de l’APRODEMCI, avant toute validation. Le processus diffère de l’Europe ou le système permet la certification aussitôt que le seuil est atteint. Aussi, l’APRODEMCI continue de peaufiner ses critères. Ce qui pourrait laisser penser qu’ils changent selon la tête du client.

«Nous demandons aux artistes de nous saisir dès qu’ils estiment avoir atteint le seuil du disque d'or ou de platine, afin d’éviter toute frustration. Notre rôle sera de réaliser une contre-expertise afin d’ajouter de la valeur et de la crédibilité», expliquait alors Angelo Kabila. Vu les milliers d’artistes en Côte d'Ivoire, il est impossible pour l’association de savoir qui a éteint la barre symbolique, tant que ce dernier ne fait pas le pas. «Si c’est nous qui devrions aller investiguer pour savoir qui a vendu, comment il a vendu, rassurez-vous on ne finirait pas ces investigations avant 2030. (...) Nous sommes en phase de maturation. On continue de travailler sur notre mécanisme pour l’adapter à notre environnement», ajoute Kabila, en prenant l’exemple de la France où le nombre de 50 000 CD en vente physique pour le disque d’or est requis. Mais cette barre, fixée à 10 000 CD en Côte d’Ivoire, relève déjà d’un exploit.

Quant à certains calculs notamment, les écoutes en stream, ils sont complexes. En France par exemple, depuis juillet 2024, le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique) prend désormais en compte les écoutes freemium dans le calcul des ventes : 10 500 écoutes gratuites = 1 vente. Le “streaming freemium” est, en termes plus simples, un service ou produit gratuit au départ, puis payant après un moment. Si les systèmes de calcul restent complexes, les critères évoluent depuis 2016 dans ce pays, selon les avancées technologiques, les accusations de triche contre certains artistes et l’environnement. Il est donc normal qu’en Côte d'Ivoire, l’APRODEMCI adapte aussi ses critères non seulement pour la crédibilité de l’association interprofessionnelle, mais aussi pour une meilleure valorisation des artistes, en toute transparence.

Pour rappel, en Côte d'Ivoire, les artistes ayant obtenu des disques d’or certifiés sont Yabongo Lova (avec l’album Plus qu’une Lumière, 2018), Roseline Layo (Élus de Dieu, 2024), Didi B (History, 2023) et Himra (Jeune & Riche, 2023). Les deux disques de platine officiellement certifiés sont ceux de Yodé & Siro puis Didi B.

François Yéo

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