Côte d’Ivoire : Serge Bilé se raconte

Essais, comédies musicales, conférences, musique, il n’y a presqu’aucune activité artistique qui échappe à Serge Bilé, ancien présentateur du journal sur RFO (RFO Martinique, RFO Paris, RFO Guyane). De fait, depuis pratiquement une vingtaine d’années (2005, date de la parution de son premier livre), Serge Bilé est résolument engagé, dans ses écrits et ses créations, à fond dans l’expression tous azimuts de la Côte d’Ivoire, son pays d’origine.

On serait à juste titre tenté de demander ce qui fait courir ce citoyen du monde. A l’occasion de son passage à WAM le 22 novembre 2024 où il a présenté son dernier documentaire ‘’les sept femmes d’Houphouët-Boigny’’, l’homme a donné les raisons de sa grande débauche littéraire. La jeunesse ivoirienne ignore son histoire, a-t-il dit à Willy Dumbo. Et il était de son devoir, en tant qu’intellectuel, de participer à un éveil de conscience en retraçant les grands pans de cette riche histoire :

‘’C’est la jeunesse ivoirienne qui m’intéresse et je suis stupéfait de savoir que la jeunesse ivoirienne ne connaît pas son histoire...Comment aujourd’hui, on est arrivé à un stade où notre jeunesse ne connaît pas son histoire ? Donc après, il faut trouver des moyens de parler de son histoire’’.

Et ces moyens, Serge Bilé a eu le nez creux en faisant le choix des livres et des films documentaires, ce qu’il a appelé des biais : ‘’Je le fais à travers des livres, je le fais à travers des comédies musicales, je le fais à travers un film et ce fil va dévoiler l’histoire de la Côte d’Ivoire mais à travers un biais différent’’.

Ce biais, ce sont ces femmes qui ont été dans l’ombre du premier président ivoirien et que le grand public ignore. Le faisant, Sege Bilé ne présente pas uniquement la dimension sentimentale de ces différentes relations de Dja Houphouet ; c’est aussi et avant tout une fresque historique qui part depuis la décolonisation jusqu’à nos jours.

L’œuvre est immense, exaltante et comme à chacune de ses plumes, Serge Bilé aura encore touché des aspects insolites de la vie du premier président politique ivoirien. Le 7 décembre 2024, les Ivoiriens auront l’opportunité, sur les écrans ivoiriens, de s’abreuver des méandres des années coloniales et post-coloniales via le film documentaire ‘’les sept femmes d’Houphouët’’.

Diaman Emmanuel