Rétro actu: Comment les ‘’moqueries’’ de ses musiciens ont transformé Ernesto Djédjé en grand danseur

Ernesto Djédjé, le créateur du ziglibity, était un excellent danseur ; il n’avait pourtant pas commencé comme chanteur-danseur. Comment lui est donc venue cette transformation ? Nous sommes au milieu des années 70 à San Pedro. C’est dans cette cité balnéaire que l’épervier prendra son envol pour atterrir sur le podium comme danseur. Assalé Fils, l’un de ses musiciens de l’époque, a partagé l’anecdote avec Abidjanshow.com.

‘’Au début, Djédjé ne dansait pas. Nous (ses musiciens) lui avons dit, mais toi tu es bhété et puis quand on joue dans les réceptions, tu es assis, tu prends une chaise pour t’asseoir pour jouer. Amédée Pierre ne danse pas, toi tu ne danses pas, c’est quels genres de bhété vous êtes ? Ce qui était pour nous une plaisanterie, lui avait fait mal.

Il est parti à notre insu chez les Gnamboua pour se former (le Ziglibity vient de chez les Gnamboua en réalité). Et à une soirée organisée par l’ancienne Première dame Thérèse Houphouët-Boigny à San Pedro, Djédjé a exigé qu’on mette le morceau ‘’les ziblibitiens’’ et ‘’Anowa’’. A notre grande surprise, tout d’un coup, Djédjé entre sur scène, le bissa à la main, on était tous sidérés parce qu’on ne l’avait jamais vu comme ça, en excellent danseur’’.

Finalement, les moqueries amicales de ses musiciens auront été utiles à Ernesto Djédjé dont l’orgueil aura été fouetté pour faire de lui ce virtuose du ziglibity qui n’aura jamais eu un digne héritier après sa mort survenue le 9 juin 1983 à Yamoussoukro.

Diaman Emmanuel