Zouglou: Quand la confusion des noms prend fin avec la mort de ‘’Joe Kristy’’
Deux semaines après le décès en France de Valery du groupe artistique ‘’Espoir 2000’’, le zouglou est à nouveau en deuil avec la disparition ce 1er novembre 2024 de Joe Kristy, l’un des pionniers du mouvement zouglou en Côte d’Ivoire.
A l’état civil Christian Gogoua, gendarme à la retraite, l’homme fut à la fin des années 80, l’un des dépositaires de la gestuelle du zouglou ; laquelle gestuelle leur fut héritée (à Christian Gogoua et à ses camarades de classe de terminale) du magister Kobenan Sié Octave, professeur de philosophie au Lycée moderne de Gagnoa.
Surnommé ‘’Joe Kristy’’, Christian Gogoua, celui-là même qui, durant les années étudiantes dans la cité universitaire de Yopougon, ‘’libéra’’ les pas du zouglou, version Kobenan Sié Octave eut une sorte de doublure dans le mouvement, Christy Joe. Presque méconnu du grand public, Christy Joe était l’homme qui fédéra toutes les forces autour de la création du zouglou et ce, au milieu des années 80, bien avant l’apogée du genre avec ‘’Gboglo Koffi’’ de Didier Bilé en 1990. Il est décédé en octobre 2023 à la Riviera où il résidait.
Belle ironie du sort, l’action de Christy Joe se superposa à celle de l’autre Joe, Kristy celui-là. Le zouglou eut donc deux ‘’Joe’’, l’un Christy avec ‘’C’’, un acteur discret du mouvement et l’autre ‘’Kristy’’ avec un ‘’K’’, ancien étudiant et gendarme à la retraite. Il vient, lui de quitter le monde des vivants ce 1er novembre 2024 à Abidjan où il vivait une retraire paisible après des années en tant que adjudant-chef à la gendarmerie.
La conjugaison des contributions des deux hommes et bien d’autres pionniers (dont Opoku N’ti, Waka, Amédée) ont reçu des échos favorables avec Didier Bilé qui formalisa en 1990 la chorégraphie classique du zouglou faite de balancements des bras, de jeux de jambes croisées, décroisées, petits sauts de côté, bref, autant de mouvements qui rappellent pour certains la condition humaine, d’où l’appellation de ‘’danse philosophique’’.
Diaman Emmanuel
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