Côte d'Ivoire: Le blanchiment de capitaux coûterait 1300 milliards FCFA à l'État

Chaque année, le blanchiment de capitaux en Côte d'Ivoire engendre un manque à gagner de 1300 milliards de FCFA, soit quatre fois les dons reçus en 2019. Dans un article en date du 24 septembre 2024, écrit par le média "Le Tamtam Parleur", cette perte massive est principalement liée aux trafics de stupéfiants, qui passent par des réseaux de blanchiment sophistiqués, notamment dans l'immobilier, où des biens non occupés servent de couverture pour des fonds illicites.
Cyrille Tanoe, directeur exécutif de l’APSFD-CI, cité par ledit journal, a souligné ce phénomène lors d'un atelier avec la Centif. Ce type de trafic a d’ailleurs été mis en lumière en 2022, lors d’une saisie record de deux tonnes de cocaïne, d’une valeur estimée à 41 milliards de FCFA, rappelle-t-on. Selon un rapport du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent (Giaba), le pays est devenu un point de transit pour les drogues, et une grande part des gains issus de ces trafics est blanchie dans l’immobilier.
Les secteurs du café-cacao et de l’immobilier sont particulièrement exposés, mais d'autres secteurs, comme les banques et les cabinets d’experts-comptables, sont également concernés, informe le canard. La lutte contre le blanchiment passe par la loi n°2016-992, qui prévoit des peines allant jusqu'à sept ans de prison et des amendes conséquentes.
En réponse, assure le périodique, des efforts ont été engagés pour mieux contrôler les risques de blanchiment et de financement du terrorisme. Cependant, conclut le journaliste, avec des pertes qui s'élèvent à plus de 8 milliards de FCFA en saisies récentes, les autorités doivent renforcer les mesures de surveillance et de transparence dans les secteurs vulnérables, afin de limiter l’impact de ce fléau économique.
Kablan Carmel
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