Moses Djinko rappelle deux ‘’fatwas’’ lancées par de célèbres bagarreurs

Les années 80 furent rythmées par des rivalités inter-communales adossées à des bandes de jeunes organisées en bagarreurs. Nouchis, ziguéhis, loubards, tous ces termes, malgré leurs nuances n’étaient pas moins constitués de chefs de zones à qui leurs ‘’éléments’’ obéissaient à l’œil.

C’est en 1990 que le mouvement ‘’Yang système’’, nourri à la philosophie de non-violence insufflée par le karatéka maître Jules Arthur Bado va donner un visage fréquentable à ces jeunes gens.

Pour en revenir aux bagarres de rue, certains de ces jeunes, audacieux se sont vus interdire la traversée de certaines communes d’Abidjan par de plus forts. Le journaliste culturel Moses Djinko a rappelé à Cheick Yvan à la ‘’télé d’ici’’ du 26 septembre 2024 quelques ‘’fatwas’’ lancées par les uns sur les autres.

Une fatwa est une condamnation, voire une condamnation à mort prononcée à l'encontre d'une personne, en islam. Ici, il faut comprendre interdiction lancée à un individu de traverser un territoire.

‘’Mais c’était un peu ça, Gor la montagne qui était cascadeur à Treichville, c’est-à-dire c’était un vrai bagarreur avant de commencer sa carrière musicale (il a d’abord été danseur avec Kéké Kassiry) ; il est allé faire des gaffes à Marcory. Il a été blacklisté à Marcory, il n’arrivait plus à Marcory ; Bony Dagrou (le rappeur Boni Power) avait interdit formellement Gor la Montagne d’entrer à Marcory’’, a rappelé le journaliste.

D’autres noms, plus célèbres comme John Pololo a, lui aussi payé le prix d’une fatwa. John Pololo a plutôt eu affaire non un loubard mais à un footballeur, le colosse défenseur des années 80 de l’Africa sport, Monguéhi Guéhi François :

‘’John Pololo a subi la même chose à Adjamé ; il n’entrait pas à Adjamé parce que Monguéhi Guéhi qui était footballeur (Pololo aurait porté main à sa sœur) a lancé sa fatwa sur lui qu’il n’entrait plus jamais à Adjamé’’. Comme le dira Akérahim, l’auteur du tube ‘’Djolo’’, tout en évitant soigneusement la polémique, il reconnaîtra que ‘’connaisseur connait, gaou passe’’.

Diaman Emmanuel