Côte d'Ivoire: Dans le secret des valises du président Obiang expédiées à Abidjan

Au pouvoir en Guinée-Équatoriale depuis août 1979, l’ancien militaire Teodoro Obiang Nguema Mbasogo avait promis des primes mirobolantes au Nzalang Nacional, lors de la CAN 2023 en Côte d'Ivoire. Mieux, tout le pays était aux anges, lorsqu’Emilio Nsue et ses coéquipiers ont étrillé les Éléphants de Côte d'Ivoire (4-0) en phase de poule, le 22 janvier 2024 au stade olympique Alassane Ouattara d’Ébimpé.

Mais ça, c’est une histoire vite oubliée. Puisque la Coupe est restée ivoirienne et se revêt d’habits orange-blanc-vert. Parlant justement de tenue, le président Obiang Nguema est un fan des créations de Pathé’O qui est depuis des années son tailleur attitré. Et c’est Issif Sawadogo, l’un des anciens élèves du styliste, qui en parle le mieux.

«Par exemple, quand les étoffes du Président Teodoro Obiang viennent à Abidjan, c’est par valises. Au nombre de 4 à 5. Il y a pour lui, ses enfants et sa femme», explique-t-il à Abidjanshow.com.
Une fois les colis reçus, l’atelier se consacre uniquement à cette commande, toutes affaires cessantes. Et cela peut durer jusqu'à trois semaines !

Issif a eu l’honneur d’être désigné par les chefs d’atelier comme piqueur, parmi les 45 apprentis à l’époque. «Lorsque le coupeur achève le découpage de la chemise d’un échantillon par exemple, je fais le montage. Après vérification, on lance la commande à partir du modèle», explique-t-il dans le jargon de la mode. Les fonctions de piqueur et de monteur étant les mêmes.

Pour rappel, c’est à l’occasion de son pèlerinage à La Mecque en Arabie saoudite que Pathé’O avait désigné Issif Sawadogo comme piqueur sur proposition des chefs d’atelier. Aujourd'hui, le jeune couturier trentenaire fait ses preuves sur la place, depuis ses ateliers de Yopougon.

François Yéo