Françoise Remarck insiste sur le retour des biens culturels spoliés et la rémunération de la copie privée

En conférence de presse de lancement d’Ecofest 2024 (festival ouest-africain des arts et de la culture), samedi 11 mai au palais de la Culture de Treichville, la Ministre Françoise Remarck est revenue dans son discours sur l'importance de la restitution des biens culturels disparus ou pillés lors de la période coloniale. Il s’agit notamment d’œuvres culturelles et artistiques dont des objets sacrés de grande valeur dans la vie des communautés africaines.
«Madame la vice-présidente de la Commission de la Cedeao (Damtien L. Tchintchibidja : ndlr), chère sœur, nous avons également de nombreux dossiers en commun notamment celui du retour des biens culturels et que vous connaissez très bien», rappelle la ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie.
On estime que plus de la moitié du patrimoine culturel africain se trouve disséminé hors du continent. Depuis 2017 par exemple, la France, ancienne puissance colonisatrice, a montré sa volonté d'accompagner cette lutte de restitution. Pour sa part, l’Unesco y est engagée depuis une quarantaine d’années... Mais au plan local, Françoise Remarck reste optimiste : «Nous réussirons à avancer en mutualisant nos efforts et en partageant nos approches. (...). Nos équipes locales et sous-régionales travaillent en étroite synergie et nous nous en félicitons.»
De même, la première responsable de la Culture en Côte d'Ivoire a évoqué la question de la rémunération de la copie privée, conformément à la directive de l’Uemoa. Puis, de renchérir en exprimant la gratitude de l’État de Côte d'Ivoire qui accueille cette première édition d’Ecofest co-organisée par les Commissions de la Cedeao et de l’Uemoa, en partenariat avec le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie : «Sachez que c’est une fierté partagée de recevoir dans quelques mois (du 21 au 28 septembre : ndlr) nos talents des différents pays avec qui nous partageons des valeurs de paix, de cohésion sociale, de tolérance, qui concourent à une intégration régionale renforcée sur le plan économique et social. La culture est le miroir de notre âme collective, le reflet de nos traditions, de notre identité.
Elle est chargée de symboles et d’histoires. Et aujourd'hui, nous plantons les graines de la célébration de la diversité de nos expressions artistiques, la richesse de nos patrimoines et la vitalité de nos créations contemporaines. Recevez à nouveau notre infinie gratitude pour ce choix, et cette confiance renouvelée faite à notre pays (...). Surtout au lendemain des succès de renommée mondiale que sont entre autres la CAN 2023, le Masa 2024, les performances de nos artistes à travers le monde, la biennale de Venise où nous avons notre pavillon qui ne désemplit pas.»
Françoise Remarck souligne également l’importance du thème retenu pour cette première édition : “La culture, catalyseur de la paix, de la diversité et de l’intégration économique et sociale en Afrique de l’Ouest", l'expression d'une sous-région multiculturelle. «Ce thème traduit l’engagement de toute une région autour de ce secteur lui-même dynamique, porteur d’espoir pour nos jeunes au regard de sa capacité à créer de l’emploi et, surtout, à vivre dignement de la création artistique. Notre responsabilité est aussi de confirmer notre détermination à offrir aux générations futures une Afrique différente, qui va puiser dans notre histoire tout en regardant avec sérénité les lendemains.»
François Yéo
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